mercredi 24 avril 2013

Contre les dogmes.


CONTRE L'ALIÉNATION IDENTITAIRE, LES ÉTIQUETTES ET LES 
DOGMES.

Les étiquettes, les discriminations et hiérarchisations des humains 
sont toutes à remettre profondément en cause ; ce qui nécessite aussi une 
réflexion profonde sur le langage oral ou écrit, qui traduit et diffuse 
largement ces catégorisations au fondement du pouvoir. Ce qui nécessite 
aussi de ne pas s'enfermer dans une "chapelle anarchiste": l'anarchisme est 
avant tout une pratique, un effort vers un monde meilleur, et non un dogme. 
Cela nécessite de combattre aussi le dogmatisme, car nul n'est plus 
dangereux que la conviction fanatique (fût-elle anarchisante). Si 
l'anarchisme nie le divin, c'est pour redonner la possibilité de redéfinir la vie 
en permanence, et ce qui l'opprime ; c'est pour se questionner sur le pouvoir, 
par quelque nouvel interstice qu'il se glisse. Pensée et action sont donc 
indissociables, et le droit à l'erreur non seulement évident, mais même, 
indispensable. Les anarchistes veillent souvent, tout aussi convaincu-e-s 
qu'ils-elles soient, tout aussi conscient-e-s qu'ils-elles soient de l'étendue 
catastrophique de l'oppression, tout aussi ardent-e-s de partager leurs 
analyses qu'ils-elles soient, à relativiser leurs points de vue, à se taire aussi, 
pour laisser l'opinion autre s'élaborer et se construire, à rire aussi, rire 
beaucoup ! L'avant-gardisme, si sa tentation menace toujours, en particulier 
les anarchistes les plus pétri-e-s de convictions parfois les plus généreuses, 
est à bannir de la pensée anarchiste, car c'est aux personnes de se libérer 
par elles-mêmes ; pas à pas, sans quoi, elles ne seront jamais réellement 
libres. C'est la volonté d'émancipation elle-même qui libère. D'ailleurs, 
l'anarchiste n'est jamais "libéré-e". Il tend vers l'anarchie, graduellement. 
C'est toute sa vie que l'anarchiste veille, réfléchit et agit, se libère, jouit de 
ses victoires et tente d'apprendre de ses échecs. 
En ayant conscience qu'il/elle ne fait qu'expérimentation, 
et n'a aucune légitimité à décider de ce qui 
est bon pour les autres, mais uniquement de défendre ce qu'il-elle juge 
légitime pour soi-même.

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